No Man's Sky ou l'art du gigantisme

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Vous êtes seul. Abandonné sur une planète plus ou moins hostile. L’air ambiant est irrespirable et il ne vous reste qu’une poignée de minutes avant se suffoquer dans votre combinaison d’astronaute. Votre vaisseau spatial est perdu et votre scanner pour le repérer est cassé. De toute manière, votre véhicule s’est crashé et il va falloir le réparer.
Voici comment No man's Sky débute. Sortie en 2016, sur PS4 et PC et en 2018 sur Xbox one, c’est un jeu vidéo d’exploration spatiale, où vous passerez une partie du temps à récolter des ressources pour améliorer votre équipement et votre vaisseau spatial.
Très critiqué à l’époque de sa sortie à cause de promesses non tenues de la part des développeurs, le jeu a réussi à s’améliorer au cours des diverses mises à jour.

(image tirée de ma partie)

La première chose qui frappe rapidement le joueur sur la première planète, c’est la sensation de dépaysement. Nous ne nous trouvons pas sur la terre et je dirais même qu’on en est très loin. La faune, la flore, les décors des divers biomes, tout est là pour renforcer cette étrangeté. Lorsque l’on quitte sa première planète, on se retrouve plongé dans un système qu’il faudra découvrir.
La particularité de ce jeu est qu’il existe toute une galaxie de système généré de manière procédurale. Cela signifie que les planètes et tout ce qu’y s’y trouve sont générés aléatoirement par le jeu. En fait, pour être plus précis, les développeurs ont annoncé le chiffre de 18 446 744 073 709 551 616 planètes à visiter. Il faudrait des milliards d’années pour visiter chacune de ces planètes et il est fort probable que certaines resteront vierges de tout joueur à tout jamais.
Une fois posé ce chiffre et passé les premières heures, on se rend rapidement compte qu’on est plus ou moins perdu dans un espace beaucoup trop vaste. Alors certes, on a une trame narrative qui est la recherche de l’Atlas (ne me demandez pas ce que c’est je n’ai pas encore tout compris) et la découverte du centre de l’univers, mais bien vite on emprunte des chemins de traverse pour découvrir telle ou telle planète, s’émerveiller de la faune et de la flore locale, voir récolter quelques ressources.

(image tirée de ma partie)

On s’arrête devant des panoramas tout droit tirés d’une sorte d’âge d’or de la SF kitch. On cherche à apprendre la langue des extraterrestres qu’on croisera sur notre chemin, on construit une base, on recrute un cargo, on change de système et on redécouvre de Nouveaux Mondes.
Certes vous ne trouverez pas des villes sur votre chemin, mais les planètes sont remplies d’avant-postes, de ruine, d’artefact.
La faune et la flore générée aléatoirement donnent des résultats qui vont de l’étrange au minon en passant par le monstrueux.
Assez rapidement, on a l’impression de n’être que le témoin fugace de tous ces mondes et de toute cette biodiversité cohabitant en équilibre. Contrairement, à de tas de jeux, No man's sky ne vous pousse pas à être un boucher tueur de créature. Vous pouvez rester là à contempler ces étranges formes de vie sans jamais avoir à leur faire de mal.
Lorsque vous avez scanné, la flore et la faune de votre caillou dérivant dans l’espace vous pouvez l’envoyer sur les serveurs du développeur du jeu. Ainsi, de temps à autre, vous débarquerez sur une planète déjà découverte par un autre joueur.
Le moment que je préfère demeure celui du décollage. Mon vaisseau s’élève dans les nuages, le ciel passe du bleu au noir lorsque je quitte l’atmosphère et d’un coup, je sens le vide spatial tout autour de moi. C’est un départ vers l’aventure, sans vraiment savoir ce que l’on va découvrir.

(image tirée de ma partie)

Le revers de la médaille est que toute cette grisante liberté peut perdre plus d’un joueur. Rapidement et surtout sans objectif, on peut ressentir une certaine lassitude à enchainer les planètes sans réels buts. Le jeu n’a que très peu de récompenses à offrir et par moment, il peut même paraître abscons. Parfois on reçoit une recette d’artisanat, sans réellement savoir à quoi cela va servir ou comment se procurer les éléments qui aideront à construire l’objet. Il existe quelques tutoriels sur le net, mais pour ne pas se spoiler l’expérience, il vaut mieux tâtonner, tourner en rond pour apprécier chaque minuscule avancée.

(image tirée de ma partie)

En résumé, No Man’s Sky est un jeu complètement démesuré à la beauté glacée. Il y a une certaine poésie à observer un lever de soleil sur une planète morte ou le ballet d’une lune avec ces anneaux. On explore, on s’émerveille, on expérimente et surtout on se donne ses propres objectifs au bout d’un moment. En effet, le joueur n’est jamais vraiment pris par la main pour accomplir la quête principale. Vous êtes libre d’aller où vous voulez, mais dans tous les cas on se sent minuscule, une sorte de grain de poussière cosmique dans cette galaxie trop grande pour un seul homme.