Les formats audio et vidéo oubliés : Le LaserDisc !steemCreated with Sketch.

in #fr6 years ago (edited)

Ah ! Le LaserDisc ! Format peu à peu tombé dans l'oublie au profit de technologies plus avancé mais qui a pourtant eu droit à son petit succès d'estime durant près de deux décennies. Les plus anciens d'entre nous se souviennent encore, avec une certaine nostalgie, de ces énormes galettes réfléchissantes qui faisaient alors office de nec plus ultra en matière de lecture vidéo. A une époque ou le numérique prend une tournure qui tend de plus en plus axé vers le tout dématérialisé, ce support du passé, aux dimensions particulièrement encombrantes, connait un engouement toujours aussi présent auprès des passionnés. Malgré une exploitation commercial en demi-teinte durant ses années d'existences le LaserDisc conserve une aura toute particulière de par ses innovations, peut être un peu trop en avance sur son temps...

Vingt ans d'avance !

Résultat d'une expérimentation initié par RCA, Thomson et Phillips, consistant à transposer une source vidéo sur un média numérique, le LaserDisc vit le jour en 1972 pour n’être finalement commercialisé qu'à partir de 1978. La promesse de ce nouveau support était d'offrir au public un nouveau moyen d'accéder à la lecture d’œuvres cinématographiques, disposant d'une qualité supérieur à la bande analogique qui équipait alors la VHS ou bien encore le Bétamax. Le tout couplé au son numérique qui émergeait alors dans les foyers avec l'apparition du CD-audio. L'objectif étant partiellement rempli (la technique alors émergente à l'époque ne permettait pas un traitement de l'image de manière numérique mais bien analogique), ce conglomérat de fabricants de matériel audio-visuel partait du principe que le LaserDisc disposait de sérieux atouts économiques, à l'intention des exploitant et autres studios cinématographiques. L'idée étant de les séduire avec un coût réduit de pressage semblable à celui du micro-sillon bien connue de l'industrie du disque.

En effet, le LaserDisc reprenait trait pour trait le procédé de conception d'un cd audio (système sinusoïdal appliqué sur une plaque de plexiglas). Il était donc possible d'utiliser les même chaines de pressage afin de reproduire un stock conséquent de titres. Bien que sa taille imposante (30 cm de diamètre) ne permettait point de le lire sur une platine classique, le procédé de lecture lui était pratiquement similaire. Les platines LD étaient constitué d'une tète de lecture optique muni d'un faisceau laser rouge, balayant le disque du centre pour progressivement arriver aux extrémités. Comme nous l'avons vu plus haut, l'image restait purement analogique, toutefois le son était restitué en format numérique. C'est par le biais de ce format que des codecs spécifiques et bien connu de tous ont vu le jour : PCM, Dolby Pro Logic, AC-3, THX et DTS. Ajoutez à cela la possibilité d'insérer des sous-canaux à l'image comme les fameuses pistes de sous-titre mais aussi des pistes sonores multilingues et vous détenez la le média ultime ! Toutes ces technologies associé à ce support ont largement contribué à la création d'un nouveau marché que l'on nommera Home-Cinéma.

Sans maîtrise la puissance n'est rien !

La technologie a cependant un coût et le LaserDisc, malgré toutes ses qualités intrinsèques, fut victime de ses prix prohibitifs et peu abordable auprès du grand public. Une platine d'entrée de gamme se négociait aux alentours des 5000 francs, alors que les copies elles coûtaient aux alentours des 300 francs. Une véritable fortune qui n'aida clairement pas à l’implantation massive de lecteurs dans les salons. Seul les plus fortunés et les plus avertis ont franchi le cap, au détriment de certains désagréments lié à son utilisation.

Outre le fait de ne pas pouvoir enregistrer un quelconque programme, comme pouvait le proposer la VHS, les disques étaient limité en terme de données et donc de contenu. Bien que disposant de deux méthodes d'enregistrement (CAV : Vitesse Angulaire Constante / CLV: Vitesse Linéaire Constante), chaque face d'un LD était limité à 30 ou 60min, dans les meilleurs des cas. Il n'était donc pas rare de devoir se lever de son canapé pour poursuivre la lecture d'un film ! Fort heureusement, ce problème fut réglé bien plus tard avec la venue de lecteurs autorisant la lecture des deux faces et de manière automatique.

Un héritage encore présent !

Devant toutes ces problématiques peu séduisantes, le LaserDisc resta parqué dans un marché confidentiel jusqu'à son abandon en 1995 au profit du DVD. Toutefois, celui ci fut avant tout un format apprécié pour sa qualité visuel et sonore, mais par dessus tout de par son enrobage similaire aux vinyls, comprenant moults illustrations et autres inlays chers aux collectionneurs. Fait assez marquant, le LaserDisc eut droit aux honneurs de l'industrie vidéoludique avec l'apparition des jeux en FMV au début des années 80. Comme celui disposait de peu de temps d'accès entre les différentes pistes, il fut pendant un temps le support favoris pour l'élaboration d’œuvres interactives tels que Dragon's Lair, Time Gal ou bien encore Road Avenger.

Tout comme le vinyl ainsi que la VHS, un noyau dur de doux passionné et de collectionneurs s'animent autour du LaserDisc. Bien que largement dépassé, certains y voient encore le charme d'un format atypique qui n'a malheureusement pas rencontré le succès escompté. Pour autant, ce ne fut pas un échec cuisant sur toute la ligne, puisque le LD connut un petit succès en occident mais aussi tout particulièrement au Japon, ou bon nombres d'anime ont eu droit à leurs sorties sur ce support ! Au final, le LaserDisc n'eut pas droit à son heure de gloire mais il marqua les esprits de bon nombres d'amateurs de cinéma domestique, au point que l'on retrouvera une partie de son héritage dans le DVD qui connaîtra un destin bien plus reluisant !

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Alors ça je n'ai pas connu.. (Et cela m'étonne, vu mon père qui adore tout ce qui est sono, support audio/vidéo..)
Des CDs, enfin des laserdiscs qui font 30 centimètres de diamètre, je crois que j'en ai jamais vu!
Merci pour l'article :)

Super intéressant ! J’avais entendu parlé de ce support ^^ Gros découverte pour moi ! Merci !

mdrrrr la folie des grandeurs, jamais entendu parler de ce truc c fou ça !!!

Félicitations @ixindamix pour votre beau travail!

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